Le récit cinématographique s'articule selon une forme ternaire: 1 - début ou exposition (qualifiée parfois de situation initiale) une charnière dramatique (ou élément modificateur) 2 - un milieu où l'histoire se développe une charnière dramatique 3 - une fin ou dénouement (ou résolution)

2.1 L'exposition

C'est le premier temps du récit; on communique au spectateur le minimum d'information pour mettre en route le récit. Il ne faut pas oublier que la fonction d'exposition est continue, c'est-à-dire que durant tout le film de nouvelles données sont divulguées. Les informations sont données dans l'action. Il ne faut pas confondre cette exposition avec le résumé historique écrit qui débute certains films, et qui ne joue pas le même rôle. L'exposition pour Corneille contient les semences de ce qui doit arriver, des faits, des évènements. L'exposition commence par le point d'attaque, moment précis par lequel on commence le récit. L'exposition est dynamique lorsque le film débute alors que l'action est déjà commencée. Lorsque les conditions de démarrage du récit sont réunies on peut faire survenir le premier noeud dramatique.

2.2 Le dénouement

Alors que la situation fixe une fois pour toutes l'état des personnages, que le problème posé au héros semble impossible résoudre, le dénouement peut commencer, aboutissement logique (mais pas forcément attendu ou coup de théâtre). Le dénouement est nécessaire et complet: -nécessaire: il découle logiquement de ce qui précède et non pas artificiellement projeté. On évitera ainsi soigneusement les dénouements qui sont des échappatoires scénaristiques dont les deux plus importantes sont la mort et le rêve. On ne construit pas toute une histoire pour ne rien résoudre en déclarant "tout cela n'était qu'un rêve" ou bien en faisant mourir le héros, ce qui inévitablement débarrasse des problèmes. -complet: il arrive naturellement porté par la dynamique de l'action. il va l'essentiel, permettant au spectateur des déductions évidentes. Toutefois il faudra donner suffisamment de précisions pour être clair. Cela ne signifie pas pour autant que la fin du film doit tout résoudre ; elle doit seulement ne rien passer sous silence. Il ne faut pas oublier que, si des éléments ont été essaimés dans le récit, c'est pour leur fonction, et non gratuitement. Le dénouement est l'un des générateurs de ces fonctions. Le climax est placé à la fin du film alors que l'émotion du spectateur atteint un point culminant, c'est un moment fort qui va plonger les protagonistes dans le bonheur ou le malheur.

2.3 Le noeud de l'intrigue

C'est le cÏur de l'histoire, son développement. Il comprend deux ressorts principaux : les obstacles et les péripéties. Les obstacles sont une barrière entre le héros et la réalisation de son but. Les obstacles extérieurs lorsqu'il y a conflit avec quelqu'un ou quelque chose. Les obstacles intérieurs si le malheur vient des passions propres au héros. Les péripéties sont des évènements imprévus qui empêchent de surmonter les obstacles. On range dans cette catégorie des mutations en profondeur de la situation du héros que sont les renversements de situation et les coups de théâtre. A la fin du noeud est situé l'événement inéluctable qui précipite l'issue du récit vers le dénouement. Dans La mort aux trousses, Ernest Lehnian veut, au travers d'une intrigue policière, montrer comment un homme ordinaire peut devenir un héros par amour. Il y a donc deux éléments à réunir pour que notre homme décide de sauver la femme qu'il aime ; il doit d'abord tomber amoureux, puis celle qu'il aime doit être mise en danger. La façon dont il décidera de voler à son secours constituera l'articulation de non retour du récit